Ce message ne concerne que l'unité d’hospitalisation (d'urgence, je crois, ou d'accueil pour discuter de l'hospitalisation).
J’emmène une amie en urgence psychiatrique afin qu'elle se fasse hospitalisée. Je lis à l'accueil de la Chartreuse, où les secrétaires sont aimables, le document où est affiché l'éthique de l'établissement: ils veillent, est-il écrit, à ce que les désirs des patients soient au maximum écoutés et si possible, pris en compte lors du soin qu'ils reçoivent là-bas.
Pourtant, sitôt arrivés à l'unité d'accueil pour l'hospitalisation, l'éthique n'existe plus: vous êtes un patient, ou plutôt si mon impression ne me trompe pas, un moins-que-rien, qui n'a droit que de recevoir des ordres et de s'y plier, et bonjour le ton employé pour vous le faire comprendre... Gare à ceux qui s'expriment, vous serez sèchement remis en place.
Du moins, cela vaut pour un et un seul des professionnels de l'unité où nous nous sommes rendus, et pas le moindre.
Je comprends, que la période du confinement rende les choses compliquées. Que vous n'ayez ni le temps, ni l'énergie, de veiller au cas-par-cas. Qu'écouter les demandes de chaque patient soit éreintant, voire énervant. Que sans doute vous manquez de personnel. Et cetera.
Cependant, vous recevez des personnes fragiles et qui demandent au moins un minimum de considération envers eux. C'est-à-dire que, même si vous ne pouvez pas satisfaire leurs demandes, il est une forme dans la façon de l'annoncer, qui est à respecter. Il en relève de votre professionnalisme et plus largement, de votre savoir-vivre.
Si vous n'en êtes plus capable, prenez des vacances, changez de métier,... mais votre comportement est, ô combien, dangereux pour vos patients, si vous agissez souvent comme vous l'avez fait à ce moment-là.
Quand nous sommes venus, l'impolitesse, la rudesse et le mépris de la personne à laquelle nous avons eu affaire m'a stupéfaite et déboussolée. Quoique je sois venue dans un état tout à fait serein en ce qui me concerne, j'en ai presque perdu mes moyens. Quant à celle que j'accompagnais, qui était loin de partager cette tranquillité d'esprit, je ne raconte même pas son état à la sortie... autant vous dire que ça influence grandement le désir de se faire hospitaliser ici.
Je suis en colère, encore aujourd'hui. Je déteste jusqu'à l'idée qu'une autre personne n'allant pas bien puisse être ainsi traitée. Le "care" est, plus qu'ailleurs, NÉCESSAIRE dans votre service alors, mince quoi, un peu d'humanité!
Mis à part ça, le reste du personnel était aussi empathique que sympathique, rien à redire.
Voilà, cela est mon témoignage et j'ai l'espoir qu'il s'agit d'une expérience à part, sinon, c'en serait d'autant plus inadmissible.
Bien à vous,
L.S